Avec le soutien du CEIB et de l’École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde
Maria Coma, Charlotte Marchina et Françoise Robin
organise la journée d’études
« La libération et consécration d’animaux en Asie »
le jeudi 3 mai 2018, de 9h30 à 17h15
Inalco, Les Salons
2 rue de Lille, 75007 Paris
Compte rendu
La journée d’étude “La libération et consécration d’animaux en Asie” s’est tenue le jeudi 3 mai 2018 aux salons de l’INALCO (2, rue de Lille, 75007 Paris). Organisée par Maria Coma (INALCO-Université de Barcelone), Charlotte Marchina (IIAS Leiden-INALCO) et Françoise Robin (INALCO), avec le soutien du CEIB et de l’INALCO, elle a rassemblé des anthropologues spécialistes de différentes régions de l’Asie étudiant les relations homme-animal et les pratiques de libération et consécration d’animaux. La journée s’est déclinée en cinq interventions de trente minutes suivies d’une discussion de quinze minutes avec les discutants invités (Vincent Durand-Dastès, INALCO et Katia Buffetrille, EPHE), les intervenants et le reste de l’auditoire.
Une introduction de Françoise Robin a précédé les deux interventions de la première session, qui étaient dédiées à la consécration (seter/heter) d’animaux d’élevage dans l’aire culturelle mongole. Bernard Charlier (FNRS, Université catholique de Louvain-la-Neuve) a présenté la pratique de la consécration d’animaux des Dörvod de Mongolie de l’ouest et une de ses variantes consistant à consacrer l’image d’un animal au lieu de l’animal lui-même. Il a montré comment la consécration de ces images actualise une relation à l’environnement caractérisée par la notion de protection. En s’appuyant sur un enregistrement vidéo qu’elle a elle-même réalisé, Charlotte Marchina a procédé à une description ethnographique, étape par étape, d’un rituel chamanique rare de consécration d’un cheval chez les Bouriates de Transbaïkalie (Russie). La dernière intervention de la matinée nous a emmenés à Hong Kong et à Taïwan, où Frédéric Keck (CNRS, Musée du Quai Branly) a étudié le lâcher d’oiseaux sauvages dans un contexte de grippe aviaire et de crise écologique. En s’inspirant de Foucault et Lévi-Strauss, Keck a présenté ses réflexions sur les aspects religieux et scientifiques de la pratique du ‘laisser vivre’ (fangsheng en chinois).
La séance de l’après-midi a commencé avec l’intervention de Nicolas Bureau (LAS, EHESS) sur les soins et la protection que les éleveurs de rennes évènes de Yakoutie procurent à certains animaux au statut particulier. Il a montré à quel point l’observation de la provision de soins est indicative de la relation homme-animal et homme-environnement de ces éleveurs. La journée s’est clôturée par la présentation de Maria Coma sur les rituels de libération d’animaux (tshe thar en tibétain) des éleveurs du nord-est du Tibet. La pratique tshe thar des éleveurs tibétains synthétise bien les diverses pratiques décrites au long de la journée d’études, certains types de tshe thar partageant de nombreux éléments avec le fangsheng et d’autres proches aux consécrations des éleveurs mongols.
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