En 2023, l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (AIBL) a décerné la médaille Stanislas Julien à Catherine Despeux pour son édition commentée du Classique du thé de Lu Yu (Les Belles Lettres, 2023). Dans ce contexte, le CEIB recevra Catherine Despeux le 2 octobre 2024 pour présenter cet ouvrage.

Informations pratiques

Date et heure : mercredi 2 octobre, 17h-18h30

Lieu : Auditorium Georges Dumézil, 2 rue de Lille, 75007 Paris

Modalités de participation : en présentiel dans la limite des places disponibles

Contacts : Amandine Péronnet, Antoine Cid

Résumé de l’ouvrage

Lu Yu (733-804), auteur du Classique du thé, nous y décrit un art de vivre autour de cette boisson d’un raffinement insoupçonné. Il distingue neuf éléments primordiaux : la fabrication du breuvage, la sélection de la plante, les ustensiles employés, le choix du combustible, celui de l’eau, le séchage, la réduction en poudre, la cuisson et la dégustation. Il parcourut les principales régions de production du thé en Chine pour recueillir des informations autour de cette plante et faire un classement des meilleurs plants, s’adonnant à une critique des qualités de thé qui n’a rien à envier aux oenologues dans le domaine du vin.

À l’époque de Lu Yu, poésie, peinture, musique et dégustation du thé sont déjà et le deviendront encore plus après lui, des voies de développement spirituel. Influencé par son meilleur ami Jiaoran, un célèbre poète et moine Chan/Zen et ayant été lui-même élevé dans un monastère Chan, Lu Yu nous présente aussi le thé comme une Voie vers l’éveil et participe à la diffusion de cette boisson tant appréciée des lettrés, comme le montre notamment ce vers de Wang Wei (699-761) : « Une tasse de thé ! Je revis ! »

La préparation du thé selon Lu Yu était fort différente de la mode actuelle par infusion des feuilles. Elle est décrite avec nombre d’images très poétiques qui font référence à des animaux ou des plantes et montrent le grand sens d’observation du monde végétal de Lu Yu. Ce texte a exercé une influence considérable, non seulement en Chine même, mais aussi au Japon et en Corée.


Catherine Despeux, désormais professeur honoraire, a été professeur des universités à l’Inalco, département des études chinoises. Elle est spécialiste des techniques du corps et de la culture de soi dans le taoïsme, la médecine traditionnelle chinoise et le bouddhisme. Ses travaux de recherche ont porté aussi sur les rapports entre médecine, société et religion dans la Chine médiévale, avec les études notamment de manuscrits médicaux retrouvés à Dunhuang, études publiées dans un ouvrage collectif qu’elle a dirigée, Médecine, religion et société dans la Chine médiévale (Paris, Collège de France, 2010). Elle a exploré également l’histoire des femmes dans le taoïsme et les pratiques qui lui sont spécifiques.